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Pourquoi nous avons décidé de quitter la Crète

 Ce fut une surprise pour pas mal de monde. Beaucoup semblait croire au tableau idyllique, pourtant au fil des articles, nous avions mis en évidence les différents problèmes survenus, les expériences plus ou moins bonnes ....

Et en pesant tout cela dans la balance ....

Le climat

Ne le cachons pas, on vient en Crète pour le climat, réputé très peu pluvieux, quasiment toujours du soleil, temps chaud assuré en été et clément hors saison. 

En été 2021, on a eu une canicule de plus d'une semaine et tout cela avec une coupure d'eau. L'hiver a été le plus froid depuis soit disant 40 ans : température proche de 0, neige, vent... ça a duré quand même 3 mois. On n'en voyait pas le bout. On n'a jamais eu aussi froid même en habitant le Nord depuis l'enfance. L'humidité en Crète vous transperce les os.

A savoir qu'en ce début de printemps 2023, le temps n'est vraiment pas top avec beaucoup de pluie. D'ailleurs, quand on est parti mi mai, il faisait gris et pluvieux.

En 2022, rebelote : très chaud l'été, ce qui empêche de sortir en journée et on est obligé d'utiliser la clim (ce qui est vraiment contre nature pour nous). Il faut vivre la nuit ( et encore c'est toujours étouffant). Désolé, mais la vie de chauve souris, très peu pour nous.

Le décalage de vie

Quand on parle de chauve-souris, c'est parce qu'en Crète, à cause de la chaleur, les magasins sont fermés l'après midi. Donc, il faut soit y aller le matin (de 10h jusque 14h environ) ou après 17h. Idem pour les administrations.
Les tavernes et restaurants s'adaptent avec la saison touristique mais les repas ne sont pas prix comme nous et aux horaires dont nous avons l'habitude. Très difficile pour une personne diabétique par exemple.

Bizarrement, on n'a pas trouvé que les horaires l'hiver changeaient tant que ça par rapport à l'été : peut-être un peu plus étendus. En tout cas, beaucoup n'ont pas d'horaires fixes et vous vous trouvez parfois devant une porte fermée. On n'est jamais vraiment informé de quand on peut se déranger et surtout de ce qu'on peut trouver. Presque 2 ans après, toujours difficile de trouver de simples denrées ou des produits élémentaires.

La circulation

Toute cette désorganisation fait que les gens sont constamment sur la route pour rien (avec bien sûr un gros rush le matin, comme on l'a expliqué). De plus, le Crétois semble aimer vivre dans sa voiture : il va, il vient, il y mange, il y boit son café (dont il jette la boite par la fenêtre), il y téléphone ou il discute avec le gars dans l'autre pick up (ce qu'on a jamais compris car il fait beau et donc ils pourraient s'arrêter pour discuter).

Et l'hiver, le Crétois pense qu'il n'y a personne sur les routes et donc roule au milieu. Attention, il peut être très susceptible (il y a eu une agression sur la route dont parle même un journal français). L'été, ce sont les touristes qui prennent d'assaut les routes et attention aux anglais qui roulent du mauvais côté. Notre accident nous a fait aussi réfléchir.

La santé

Car que serait-il arrivé si on avait du être hospitalisés ? Les délais dans l'hôpital public sont catastrophiques et on ne parle pas des moyens. Il n'y pas de soins de nursing en Crète : c'est à la famille de venir toiletter le patient, le nourrir , etc...

Même pour les petits bobos du quotidien, il est souvent difficile de trouver les équivalents français ( comme pour la toux, les sirops sont inefficaces), il n'y a pas d'homéopathie ce qui nous dérange.

Certes, les médecins de ville reçoivent sans rendez-vous mais autant en France, le système de santé est trop derrière le patient avec son "parcours de soins", qu'en Crète, le patient est laissé à son sort : aucun suivi du diabète lors du renouvellement de traitement. Et si vous décidez de faire une prise de sang, c'est exorbitant (150€ pour Guillaume presque pas remboursé par la CFE).

On s'est aussi rendu compte qu'il est difficile de faire comprendre ses symptômes en anglais.

Bref, si vous vous installez en Crète, pensez à être en bonne santé pou à) débourser pour une clinique privée !

L'absence de stress et la sérénité

C'est ce qu'on attendait le plus de notre installation. Une vie simple quoi !
On n'a jamais été aussi stressé de notre vie : 
  • on a subi des coupures d'eau et d'électricité (une coupure hebdomadaire de 8h durant l'hiver pour cause de "maintenance du réseau")
  • on a déclenché des maladies en nombre (allergies, infections ...)
  • la période touristique fut invivable : même en habitant dans un village ou à la campagne, on est obligé de passer par la VOAK qui est systématiquement ralentie et dangereuse. Les touristes sont irrespectueux jusque dans nos propres locations. et cela est allé très loin. Trop loin.

La nature et les paysages ne peuvent plus contre balancer tout cela : l'Homme est en train de les détruire.

La beauté de la nature et des paysages ?

On pourrait résumer cela aujourd'hui par : c'est beau de loin mais c'est loin d'être beau. Car ce qui nous a époustouflé en Crète a disparu. Pas par lassitude. Non. La beauté naturelle de la Crète s'éteint petit à petit du fait de l'Homme.

De nos jours, le moindre détour de l'île est pollué, non seulement par le nombre de touristes qui s'est multiplié dangereusement mais aussi par les habitudes des locaux : les poubelles débordent été comme hiver. Il y a aujourd'hui des poubelles de tri mais qui ne servent à rien : le camion ramasse tout en même temps.
Les abords des routes et même des chemins ruraux sont jonchés de détritus (canettes, bouteilles, paquets de cigarettes, papiers en tout genre, masques et même gravas de construction ...). 




Les plages sont correctes si nettoyées par les hôtels mais 50 mètres plus loin , c'est une porcherie à ciel ouvert. Même se baigner devient écœurant avec des micro plastiques (quand ils ne sont pas macro).

La nature pour nous, c'est aussi les animaux : quand on vient d'un pays comme le nôtre et que notre animal fait partie de la famille, il est difficile de supporter le traitement réservé à la plupart des chiens et des chats en Crète. En témoignent d'ailleurs tous les refuges (shelters, dont le plus célèbre celui de Takis) ouverts dans les 4 coins de la Crète.

Des chiens errants, maltraités, laissés au bout d'une courte chaîne à longueur de temps.
Jusqu'à s'en laisser mourir. Des chats affamés, nourris seulement par les touristes en été, malades, écrasés sur le bord des routes. Des chiots et des chatons abandonnés ou jetés dans les poubelles. Il faut pouvoir admettre une telle mentalité envers les animaux.



Les gens : les locaux, les touristes et les autres

Bien sûr, les crétois sont en général très gentils et accueillants : on se souviendra toujours de nos petites yaya qui nous donnaient des fruits, des légumes ou des œufs lors de nos rencontres. Les bonjours "yassas" quotidiens.

Mais, on se souvient aussi de tous les Crétois ou Grecs auxquels on a fait appel pour un devis, un travail  et qui ne savent pas tenir parole que ce soit dans les horaires, les matériaux, le prix, la finalité.
Et malheureusement, en Crète, même si vous êtes bon bricoleur, tout est fait pour que vous fassiez appel à un "pro" extérieur. Dans tous ces professionnels, il n'y a pas que les crétois, il y a les "autres": expats en tout genre et de tous horizons.

Tous ces gens extérieurs qui vont vous vanter à 100% la vie en Crète. C'est comme sur les réseaux sociaux, ils ne vous parlent que du côté positif des choses : une vie artificielle pour faire baver le copain.

Mais gratter un petit peu, vous verrez que la vie n'est pas si facile, même pour eux.

Le choix de revenir

L'agitation de l'été et le manque de respect des gens que nous avons subi,

L'ennui de l'hiver et le climat,

Le besoin de communiquer dans notre langue et de travailler régulièrement,

L'évolution de l'immobilier en Crète,

  nous ont fait décider de revenir en revendant nos 2 biens à profit pour s'acheter une maison sympa et assez moderne en campagne dans un bel environnement et un terrain de belles proportions (ce qu'on n'a jamais pu trouver en Crète), nous permettant aussi de produire nos fruits et légumes.
                                                       

 Au calme, au vert..... et toujours sur le même principe de vie !





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