Quand on répond inlassablement : non, on ne travaille pas en Crète. Ni en France ou ailleurs !
Nous n'avons pas de travail au sens économique du terme.
Pourquoi ? J'aime mon métier. Tout le monde le dit d'ailleurs : "orthophoniste c'est un si beau métier et on en a tant besoin !"
Je peux exercer mon métier en ligne, c'est ce que j'ai fait pendant cette période de Covid où la télé orthophonie était autorisée. D'ailleurs ça m'a beaucoup plu. J'ai pensé faire la même chose depuis la Crète. Tant d'enfants ont besoin de soins. Sauf que l'orthophonie est une profession réglementée et donc après renseignements, ça m'est interdit.
D'accord, alors je peux donner des cours. Et je peux même être consultante en expatriation et achat immobilier au regard de mon expérience. Ou même correctrice, rédactrice, secrétaire en frappe de dossiers médicaux....tout ce qui se fait en ligne ! Le statut d'auto entrepreneur s'y prête ! Je suis polyvalente et volontaire.
Mais voilà, toujours après prise d'informations auprès des instances compétentes, notamment le CLEISS, la convention fiscale entre France et Grèce, les impôts français et mon comptable grec si on réside en Grèce, on est considéré comme travailleur sur le sol grec, même si notre entreprise est enregistrée en France et y a une adresse. Même si on ne travaille que par ordinateur avec des clients exclusivement français. Car l'ordinateur se trouve sur le sol grec. Et surtout, si on ne retourne pas en France.
Et donc, comme conséquence on doit payer des cotisations sociales en Grèce (et pourtant déjà payées comme auto-entrepreneur sauf si on demande un formulaire adéquat qu'il est super difficile à avoir et qui n'est même pas sûr de fonctionner car la Grèce risque quand même de tirer la gueule si on paye des cotisations en France et qu'on se fait soigner gratos en Grèce grâce à ce soit-disant formulaire)
De même, pour les impôts : on reste résident fiscal français et la convention entre Grèce et France empêche la double imposition, sauf que le fisc grec peut demander de payer quand même les impôts en Grèce (avec déduction de ce qu'on a déjà payé en France). Parce-que si on vit en Crète et qu'on n'a plus de maison en France, c'est la première chose qui fait de nous un résident fiscal grec.
Guillaume, lui, pourrait travailler en pharmacie mais les rigueurs d'un employé d'officine sont très pénibles pour être payé des peccadilles. En plus, ici les horaires d'ouverture sont spéciales.
Malgré tout, le métier reste ancré. Nous avons une voisine qui s'est cassé le bras : Guillaume s'est précipité pour voir si elle avait besoin de quelque chose en plus de la prescription du médecin qu'il a vérifiée... déformation professionnelle !
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